Vous
ne verrez pas ce soir la haute silhouette élégante, chapeautée
d’un panama ou d’un feutre marron à large bord, saluant Un Tel,
esquivant Un Autre mais prenant son temps pour regarder les
sculptures et les peintures exposées.
La
fréquentation des œuvres d’art, c’était la coterie qu’il
s’était choisie. S’il suivait avec constance les travaux des
artistes de sa génération, il adorait découvrir les jeunes
artistes dans leur atelier.
Bien
sûr, il s’intéressait à la matérialité de l’œuvre et à ses
significations, mais je crois que ce qui lui plaisait le plus c’est
le tremplin qu’elle lui offrait pour retrouver ses références
préférées : archéologiques, mythologiques, historiques,
géographiques…
Quand
on engageait la conversation il ne tardait pas à rejoindre les
peintures des Grottes de Lascaux ou d’Altamira, les sculptures
africaines ou les peintures aborigènes.
Mais
c’était après coup, dans ses articles, qu’il donnait l’ampleur
de sa sensibilité et de son aisance de cosmonaute de l’espace
artistique.
Aussi
c’est avec surprise puis jubilation que je découvrais les
fulgurances exotiques élaborées à partir de mes sculptures que
pour ma part je trouvais réalistes et ancrées dans la vie
quotidienne.
JE
CITE : « Georges Guye est un artiste qui met la jambe. »
« La
sculpture Rolling Stone est une grande sculpture érotique. Depuis
que je la connais je la surnomme « la Grande Foufoune
Duchampienne ».
« Les
sculptures « Corps à Corps » sont la poursuite d’une
ancienne tradition de l’histoire de l’art. Il existe en effet des
peintures rupestres de lutteurs qui ont 5000 ans, dans les cultures
d’Akkad et de Sumer. »
« Ainsi
Georges Guye fait-il remarquer que ses érotiques n’ont aucun
problème de stabilité au sol non plus que de socle. EROS se passe
de socle, il est le socle du monde. »
Pour
en savoir plus sur ces raccourcis vous pouvez consulter le petit
recueil de textes disponible dans la galerie.
Nombreux
sont les artistes et les amis ici présents qui pourraient témoigner
d’autres de ces exercices de haut vol que Jean Louis exerçait sans
filet.
Jean
Louis nous accompagnait souvent dans nos balades dominicales sur les
sentiers du Mont Olympe et de la Sainte Victoire, dans les collines
du Contadour et de Puimichel. Il marchait pour le plaisir, plan-plan,
en véritable épicurien.
Il
trouvait toujours un copain compatible avec sa passion pour les
Dogons, un autre pour partager son enthousiasme pour les dernières
découvertes archéologiques valorisant la civilisation gauloise, un
3ème
à qui narrer une de ses nombreuses conquêtes féminines ; un
autre enfin à qui communiquer ses recettes sur la « queue de
toro en gelée » ou les « anchois au vinaigre ».
Au
casse croûte, il adorait partager le délicieux gâteau au chocolat
qu’il avait cuisiné la veille et artistiquement coupé en petits
pavés, qu’il distribuait avec l’onction de qui présente
l’hostie.
Il
excellait dans les performances présentées à l’occasion des
fêtes d’anniversaire.
Je
me souviens de « l’enlèvement de Galatée » mis en
scène avec Laurence Michoulier, Max Sauze et Géo Viale.
Je
me souviens de ce conte d’après Roland Dubillard qu’il avait mis
en images : « La Poire, Georges et la Fourmi ».
Je
me souviens aussi de ce texte mélancolique sur la mort.
Il
disait qu’on n’élève jamais assez le niveau et qu’il ne
fallait pas avoir peur de faire long et un peu chiant.
L’évocation
de ces souvenirs personnels ne doit pas oblitérer ses activités
professionnelles talentueuses et attachantes : ses articles dans
le Provençal dimanche, ses chroniques de blogueur
« 7000articulations », ses films de la série
« Palabres » réalisés avec Alain Duffaut.
Pour
en savoir plus, je vous dis : A vos Ipod et autres Ipad.
Pour
moi ce sera tout pour aujourd’hui.
SALUT
A TOI JEAN LOUIS.
Vauvenargues
le 13 Octobre 2012 – à l’occasion du Vernissage de l’exposition
« Paysages et Broussailles »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire