"Si la voix faiblit , nous périrons"




C'était dans les années 80, Je vivais à Aix; J'étais un jeune illustrateur, amoureux de BD. Jean-Louis m'avait écrit un scénario de bande dessinée (mon premier) qui racontait, (déjà)- l'histoire du combat du Commandant Massoud. J'étais trop jeune pour porter ce projet au bout. Les souvenirs de tous ces moments passés avec Jean-Louis autour de ce projet me sont restés gravés pour toujours. Il y avait chez lui une grande présence teintée d'une sentiment de rêverie incernable. Une forme de délicatesse au monde. Absent du Sud pendant des années, c'est sur le site de la Galerie Alain Paire, que j'ai découvert qu'il était allé écrire d'autres phrases, là-bas, là-bas. Peu à peu, les années avançant, nous devenons les "gardiens de la mémoire" de tous ceux que nous avons aimés. ""Si leur voix faiblit, nous périront " -disait Eluard.  Avec le temps qui avance naît parfois ce sentiment étrange et ce joli poids de devenir gardien de la mémoire. Le besoin et l'urgence de faire circuler le nom d'un être qu'on a aimé, l'urgence à raconter qui il était. Vouloir redonner un corps au souvenir qu'on a d'elle ou de lui, engendre cet espoir, sans doute illusoire que la magie des mots prolongera sa vie, offrira quelques instants de bonus.Jean-Louis Marcos est parti regarder "d'autres images", vers d'autres terres. Je suis heureux de prononcer son nom, JEAN LOUIS MARCOS comme il me semble
qu'il est important de prolonger un peu l'épaisseur et la richesse d'une vie de réalisateur de films mais aussi d'auteur et de passeur infatigable de culture.

Didier Zuili

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