Frontière en douce



En septembre 94, en pleine guerre civile en Algérie, Jean-Louis vient avec 2 copains, réfugiés algériens.
L'un des 2, Kamel nous raconte que sa femme Nadia est à Paris, que leur fille, Yasmine âgée de 5 ans, est encore en Algérie chez sa grand-mère et qu'ils ne savent pas comment la faire rentrer en France.
Tristan, mon fils ainé avait exactement le même âge que leur petite.
Nous proposons à Kamel de venir s'installer chez nous avec Nadia. Nadia était enceinte de quelques mois. Après  de 2 mois d'efforts  pour tenter de la faire rentrer en France et n'y parvenant pas, nous décidons d'aller la chercher à Vintimille en Italie. Nous partons Jean-Louis, Virgil et moi en voiture. Arrivés en Italie nous attendons Yasmine et son oncle sur le quai de la gare. Ils arrivent, nous faisons connaissance, nous partons dîner tous les 5 au restaurant. Yasmine nous connait un peu plus. Puis nous raccompagnons l'oncle au train, restant tous les 4 sur le quai de la gare. Yasmine se sent un peu perdue, elle commence à pleurer, alors Jean-louis et moi la tenant chacun par la main partons en dansant et chantant à tu-tête : Il était un petit homme, pirouette, cacahuète...
Yasmine chante avec nous, joyeuse. Je revoie Jean-Louis avec ses grandes jambes les balançant comme l'épouvantail dans le magicien d'Oz. Il chantait faux !...
 Nous reprenons la voiture, elle s'endort, nous passons la frontière, un peu tendus tous les 3, ayant prévu de la faire passer pour mon fils si d'aventure un douanier voulait faire du zèle. 
Quand nous avons téléphoné à Kamel et Nadia pour leur dire que tout c'était bien passé et qu'il aller retrouver Yasmine dans quelques heures nous les avons entendus pleurer de joie. Nous étions heureux nous aussi. 
Voilà je vis encore ces instants quand je  raconte cette histoire.

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